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enjeux des vacances scolaires

Les grandes vacances sont arrivées, synonymes de farniente et de jeux pour les enfants. Mais pour les enseignants, cette période de relâche ne rime pas forcément avec repos total. En effet, les enjeux pédagogiques des vacances scolaires sont loin d'être négligeables. Comment maintenir les acquis des élèves, favoriser l'apprentissage autonome et préparer la rentrée sereinement ? Une enseignante nous éclaire et nous donne sa vision des grandes vacances.

Selon vous, quelle valeur a la continuité pédagogique pendant les grandes vacances ?

Avant de vous répondre, je commencerais par dire que les vacances sont d'abord faites pour se reposer, pour prendre du temps pour soi, que l’on soit parent mais aussi enfant. Les familles profitent souvent de ces huit semaines pour partager des moments de loisirs. Certaines s’adonnent à des activités sportives ou bien culturelles, quand d’autres préfèrent les joies de la plage et du soleil !

Cependant, parmi les défis des grandes vacances, il en est un qui est majeur. C’est celui qui consiste à éviter la régression scolaire. Deux mois sans révisions peuvent entraîner une perte d'acquis conséquente, surtout pour les élèves les plus fragiles. Pour palier cela, la notion de continuité pédagogique est essentielle.

Peut-on alors dire que cette continuité pédagogique consiste en un maintien des acquis de l'année scolaire qui vient de s'achever ?

Exactement. Heureusement, de nombreuses solutions existent pour maintenir à flot les élèves. Une des solutions est la lecture, dont les vertus ne sont plus à prouver. Les enfants peuvent aussi apprendre à travers tous les jeux éducatifs qui existent… La panoplie de ressources est vaste et permet de répondre aux besoins de chacun.

Et, bien sûr, il existe les fameux cahiers de vacances sur lesquels les familles s’appuient souvent.

À ce propos, pourriez-vous nous donner votre expertise en tant qu’enseignante sur le cahier de vacances ? Selon vous, qu’apporte-t-il aux enfants ?

Pour les élèves qui en ont besoin, des dispositifs de soutien scolaire peuvent être mis en place pendant les vacances. Ce soutien permet, tout d’abord, de ne pas perdre les compétences acquises pendant l’année. De plus, j’ai trop souvent vu dans ma carrière des enfants qui n’ont pas du tout été sollicités pendant les vacances et pour qui la reprise est compliquée. En revanche, je fixe une condition pour que le soutien scolaire ait du sens : il faut que les dispositifs pédagogiques permettent réellement aux élèves de bénéficier d'un accompagnement personnalisé, et ce afin d’approfondir leurs connaissances et combler d'éventuelles lacunes. Si le cahier n’est pas structuré pédagogiquement et qu’il n’apporte pas de solution à l’enfant lorsqu’il ne sait pas effectuer un exercice, alors le résultat s’avèrera médiocre.

Au contraire, si le cahier de vacances s’inscrit dans une démarche d’accompagnement quasi individualisé, l’effet sera bénéfique.

On dit aussi souvent que le cahier de vacances aide à préparer la rentrée. Qu'en pensez-vous ?

C'est une autre manière de dire qu’il faut atténuer la rupture liée à la longue période des grandes vacances. Parmi les attitudes qu’il convient de mettre en valeur, j’en relève deux fondamentales : motivation et confiance. Ce sont deux qualités essentielles à l’école. On le sait depuis longtemps, si ces valeurs manquent, certains élèves sont empêchés de réussir. À ce titre, le cahier de vacances joue son rôle. Ne pas perdre le fil, être récompensé de ses efforts à travers les exercices proposés, être valorisé parce qu’on termine son cahier et que l’on fait preuve de persévérance… Tous ces principes sont essentiels et portent l’enfant vers la réussite.

Vous parlez de motivation, comment allier le plaisir et les apprentissages ?

Je le répète, les vacances scolaires doivent avant tout être un moment de détente et de plaisir pour les enfants. Il est important, nous l’avons dit, de trouver un équilibre entre les activités d'apprentissage et les moments de loisirs. Mais, pendant les temps d’apprentissage, pourquoi le plaisir de faire, de chercher et de s’entrainer disparaitrait ? Le plaisir doit être omniprésent quand on révise et que l’on s’adonne à une tâche intellectuelle. Et ce plaisir est suscité lorsque l’environnement de travail est motivant, ludique et encourageant. Ce n’est pas très original de dire cela, mais est-ce toujours bien le cas ? Je m’interroge…

Justement, pour conclure, auriez-vous à nous recommander un cahier de vacances en particulier ? Un format qui « cocherait toutes les cases » ?

Sur le marché des cahiers de vacances, on ne compte plus les cahiers au format papier qui annoncent des miracles aux parents ! Je ne crois pas aux miracles en termes de pédagogie. Il convient d’être modeste et de faire preuve de persévérance. Ainsi, je recommanderais plutôt un cahier de vacances au format numérique.

Pourquoi au format numérique, alors que la récente « commission écrans » vient de recommander moins de numérique pour les jeunes enfants ?

La « commission écrans » ne réclame pas moins de numérique tout court. Elle fait la différence entre le numérique éducatif et le numérique occupationnel qui, lui, n’a aucun sens pédagogique. 

Concernant les cahiers de vacances, l’application Hootop, qui a été conçue par les Éditions Jocatop, est un bon compromis. Les révisions sont bien proportionnées. Elles se concentrent sur les matières fondamentales (français, mathématiques et anglais). De plus, les enfants sont parfaitement aidés et accompagnés lorsqu’ils effectuent un exercice. Enfin, il existe même un suivi parent qui permet d’avoir un regard sur ce que font les enfants. Hootop a donc beaucoup de qualités et je n’hésiterais pas, en tant que parent, à abonner mon enfant. 

Bénédicte, enseignante en classe de CM1